Houla, c'te débat !
Des profiteurs de système, il y en aura toujours, quel que soit le système. Il y a autant (voire plus, car ils peuvent se payer des "conseillers") de profiteurs en haut de l'échelle qu'en bas de celle-ci.
Sur ce qu'a dit Guybrush sur le fait que l'on gagne autant sans travailler qu'en travaillant (faute aux socialistes wallons, toussa toussa) : non. N'importe quel crétin ayant un minimum de culture économique (et je doute que des politiques soient des crétins) sait qu'il faut un différentiel entre le salaire minimal et une prestation de chomage, pour inciter au travail. Après, le soucis est plus dans l'autre sens : si le différentiel est bas, c'est que le salaire est pas top, car je doute qu'un quelconque pays soit trop généreux en filant beaucoup plus qu'un revenu de subsistance (là encore, hors cas d'abus, de fraude ou de comportement particulier (ex: je ne paie pas mon loyer et je me paie 4 iphones pour frimer)).
Après, sur la valeur travail (je résume pas mal de sujets différents sur un seul post, pardonnez-moi) qui "se perd" : le soucis, c'est "quelle" valeur travail ? Je m'explique : la société humaine a toujours fonctionné suivant des codes, et a créé des places pour chacun : tu avait un rôle, tu savait ce que tu faisait, ce que la société attendait de toi. Il n'existait pas de "hors-caste" (j'emploie ici le terme sans faire référence au système de caste précisément, mais à tout système). La société humaine ultra-majoritaire en ce début de XXIe siècle, c'est le capitalisme. Le capitalisme est "simple" dans sa logique (du moins celle que je vais simplifier pour l'expliquer), n'importe qui peut lancer une activité en apportant un capital, il emploie de la main d'œuvre qu'il rémunère, et se rémunère lui-même avec le profit généré (la différence entre le prix vendu et ses coûts). Ça c'est la théorie, et cela définissait assez bien la place de chacun dans la société (en rajoutant bien sûr les autres fonctions héritées du passé ou utiles, hors du système économique : les enfants, les femmes au foyer, les prêtres, les gestionnaires de la chose publique, etc), jusqu'à l’ère de chômage de masse que nous connaissons depuis les années 70-80, où une part importante de la société connait la non-activité.
Et 70-80, ça veut dire que nous avons deux générations qui n'ont connu que la crise. Personnellement, je suis né dans les 70's, j'ai toujours entendu le refrain "nous sommes en crise". Je ne sais pas ce que veut dire "nous ne sommes pas en crise", je n'ai jamais entendu ce terme dans la bouche d'un politique ou d'un patron.
Or donc, revenons à notre société, nous avons une part importante de la société qui n'a pas de place dans celle-ci, ou une place (le chômage) définie comme une période de recherche d'un nouvel emploi. Quand dans cette place tu as 10, 15, 25% voire plus (ce sont les chiffres des inscrits au chômage, pas de ceux qui ne travaillent pas), bein là il y a probablement à réfléchir sur ce qu'est la société, et s'il n'y a pas à réfléchir à une nouvelle société.
Tout ça pour dire : la valeur travail est elle vraiment importante ? Pierre Carles a notamment fait un documentaire "travail : attention danger" sur les gens qui refusent de travailler (et de percevoir les aides affiliées à la recherche) en montrant que la vie sans travail salarié est possible, et parfois moins abrutissant que celui-ci. Une personne ne désirant pas participer au système économique a t'elle le droit de faire partie de la société ? Là, on touche à une question éminemment philosophique, mais intéressante. L'homme doit-il travailler pour vivre, ou vivre pour travailler. Le terme "valeur travail" n'est il pas pétri par la conception chrétienne protestante, qui a baigné pas mal de pays d'europe du nord (et l'amérique du nord peuplée de ces mêmes peuples), et qui a imbibé la théorie économique ?