Bon
Alors, où en est on.
comme certains d'entre vous l'on lu à droite ou à gauche, il y a une grosse campagne de presse concernant l'échec de l'offensive ukrainienne.
Mon avis ?
- C'est trop tôt pour juger
- Cela tombe en même temps qu'une grosse campagne de propagande dirigée par le Kremlin via leurs idiots utiles en occident.
Ce qui est clair :
- L'Ukraine galère mais avance doucement
- L'offensive russe dans le nord avance un peu et a mobilisé quelques réserves ukrainiennes mais loin de vider les réserves.
- Il reste un mois / 6 semaines à l'Ukraine pour avancer encore.
Au niveau analyse un peu plus poussée :
La réalité du terrain On est là sur de vastes plaines couvertes de champs et de haies. C'est une zone très agricole, et d'ailleurs on voit le front par satellite : une bande verte de champ qui ne sont plus cultivés et donc couvert d'herbes.
Et là dedans, on a des millions de mines.
L'Ukraine s'est clairement cassé les dents sur la première ligne de fortification, utilisant une partie des techniques OTAN et subissant trop de pertes en faisant ça (j'en avais parlé la dernière fois). Et c'est normal, l'intégralité des techniques OTAN sont :
- basées sur une supériorité aérienne totale
- actuellement orienté plus sur la contre insurrection et non des combats dit du "fort au fort".
Le retour à des assauts de plus petite ampleur pour user la première ligne semble avoir fonctionné, mais cela : entraine des pertes en homme et en temps.
Actuellement il y a des signes que la première ligne de défense russe est en train d'être percée.
On est pas encore sur un effondrement, mais les ukrainiens ont procédé à un rotation des troupes du front pour relancer leur effort. On a utilisé une partie des réserves pour relever les brigades qui étaient au contact afin de repartir avec du neuf après 2 mois de combats sanglant.
2023 n'est pas 2022On a beaucoup tendance à attendre de cette offensive les mêmes résultats que celles de l'an dernier.
Pourtant les différences sont importantes :
- La fortification du front par les russe est énorme, entre les tranchées creusées sur des milliers de kilomètres, des millions de mines posées et une défense en profondeur avec 3 lignes de défenses à certaines endroit, on est PAS DU TOUT sur la même logique que sur l'an dernier avec des fronts dégarnis.
- L'Ukraine doit percer tout en essayant d'économiser ses troupes et ses unités
- L'Occident s'est monté la tête sur la contre offensive et a donc des attentes infaisables.
- L'Ukraine espérait un effondrement de certaines unités et en profiter. Cela ne s'est pas du tout produit.
Le soutien tardif des traînards occidentauxOn a beau dire, mais on est risible sur le soutien apporté (et pas que vous les belges hein xd)
L'Allemagne traîne sur beaucoup de trucs parce qu'ils ont peur de provoquer la Russie. Ils risquent quoi ? En fait rien.. la Russie n'a nullement les moyens de répondre à part dire "bouh vous êtes méchants".
Mais on continue à traîner des pieds et à avoir peur que l'Ukraine utilise ces armes contre la Russie ... C'est évidemment complètement con comme posture, mais digne de nos 30 années à vouloir ménager la Russie ...
Il n'y a qu'à prendre l'exemple des munitions à sous munitions (cluster weapons) : L'Ukraine les demandes depuis un an, elle ne les a que depuis quelques semaines alors que ça aide énormément.
Autre exemple : l'Ukraine demande des avions de combats moderne. Hier on a ENFIN une confirmation de la livraison de plusieurs dizaines de F16, et ça c'est très bien. Mais cette question traîne depuis 6 mois ... et apparemment n'aura une résolution réelle qu'en 2024. Que de temps perdu..
Heureusement que la Hollande répond présent ! Il faut dire que le MH17 est encore dans toutes les mémoire et que ça aide à motiver un pays.
Bref, entre la frilosité occidentale, la tradition de vouloir ménager Poutine et les campagnes de désinformations russes, on a pas de quoi être fiers.
La frappe en profondeurLa campagne se poursuit.
Les ukrainiens continuent à harceler la Flotte de la Mer Noire. Même sans couler des navires, cela joue un rôle important car cela met les équipages sous contrainte, on les uses à force de menace, et il suffit d'un petit drone avec 750kg pour mettre un navire hors de combat. Donc on en lance des dizaines, un finira bien par passer.
En parlant de drones, avant hier, un TU22, un bombardier d'attaque nucléaire, utilisé actuellement surtout pour son rôle de bombardier lourd à distance,
a été détruit par un drone qui a parcourut 650km en Russie avant de toucher sa cible.
Là encore, il suffit d'un drone parmi 100 pour détruire une cible importante.
La campagne de contre batterie se poursuit aussi, en espérant que cela influe dans les prochaines semaines, car pour le moment le nombre de frappes russes ne semblent pas diminuer sensiblement.
Etat de l'offensive : Dans le secteur de BakhmutGlobalement, cela ne bouge plus. De lourds combats ont lieu dans le secteur car les russes ont ramenés pas mal de renfort. L'Ukraine ne semble pas avoir engagé des moyens conséquent pour pousser dans la zone, elle doit donc se contenter des gérer les contre attaques russes, le fait d'avoir réussi à prendre le position dominante à Klishiivka les aide à voir venir les attaques russes et à les gérer.
Secteur Grand NovosilkaCette semaine Urozhaine est enfin tombée et la pression est mise sur Zavitne Bazhannya
La cible est la ville suivante : Staromlynivka
C'est un noeud important de la défense russe, si cette ville est prise, la première ligne est percée et il y a possibilité d'avancer (si les réserves sont suffisantes pour être engagée et exploiter cela).
Ce n'est pas fait pour le moment mais c'est sans doute le secteur le plus prometteur pour une avancée ukrainienne.
Secteur OrichivRobotyne est enfin tombée semble t-il.
Même chose, il s'agit d'un village, où les combats ont été rudes pour l'Ukraine mais qui a nécessité à la Russie d'engager des réserves.
On verra si l'Ukraine arrive à avancer plus dans ce secteur, car les pertes ont été lourdes.
KhersonPlusieurs tête de pont ont été établies de l'autre côté du Dniepr.
Sans pour autant réellement menacer la Russie pour le moment, cela les force à y engager des renforts afin d'être certain que l'Ukraine ne pourra pas y pousser plus et risquer de prendre toute la défense russe à revers.
Reste qu'il est très difficile pour l'Ukraine d'y engager des moyens lourds en plus de troupes au sol. Le Dniepr est un obstacle énorme et pontonner tout ça reste extrêmement précaire en l'absence de réel pont en état.
Mais au moins les quelques dizaines d'hommes engagés dans les têtes de pont via des bateaux maintiennent la pression sur le secteur.
ConclusionOn a est donc sur une offensive active et qui n'est pas du tout stoppée pour le moment.
Reste à voir ce que l'Ukraine aura réussi avant les pluies d'automnes. Si un effondrement local du dispositif russe se produit, il faudra réussir à l'exploiter, et c'est plus simple sur le papier que dans la réalité. Ils ont su le faire l'an dernier et avancer, à voir si ils y arrivent dans un secteur 10 fois plus fortifié ...
Quelques signes tendent à prouver que les réserves russes sont bien entamée. A voir si ça sera suffisant.
Ce qui est sur, c'est que la situation est difficile, et qu'il faudra conserver des réserves pour l'hiver. Soit pour contrer une offensive russe, soit pour une offensive ukrainienne qui tirerait profit de l'usure imposée à la Russie durant la campagne d'été.
Dernier point : on est pas prêt de parler Russe.
Les pertes russes sont énormes face à un pays jugé plutôt faible avant la guerre. Alors face à des nations plus fortes et avec des alliances derrière elle, impossible pour la Russie d'avancer.