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Ukraine

yaug 1471 Spammeur
Reprise automatique du message précédent.
Arf oui, j'oublie en effet que twitter est désormais inaccessible aux non-inscrits.
Désolé.
Tchou 3587 Bob
C'est accessible. Juste, je voyais juste le ... Xit... ? ... je voyais juste le tweet d'un multitweet. On avait uniquement le 2.

Le même lien, sous nitter, commence au 1 et finit au dernier du thread. Le comportement usuel, attendu !
yaug 1471 Spammeur
Bon
Dans les événements récents, on avait un raid de missiles et drones ukrainiens sur les cales séches de Sébastopol et les vues satellites semblaient indiquer un navire de débarquement touché ainsi qu'un sous marin.

Une photo de l'état du navire avait fuité il y a quelques jours : Click
Une belle carcasse !

Et on vient enfin d'avoir une fuite du sous marin. Il va falloir un sacré coup de peinture

Le tout dans une base censé être protégée par le top de l'antimissile ...

Il faut dire que les opérations spéciales ukrainiennes ont détruit plusieurs lanceurs de S400 (le top du top de la défense anti aérienne russe) dans l'ouest de la Crimée ces 2 dernières semaines. ça laisse des trous pour faire ... des trous dans des bateaux.

J'ai un long retour sur l'utilisation des drones à taper.... il faudrait que je m'y colle.
yaug 1471 Spammeur
Et pour compléter mon post sur l'attaque de la base de Sébastopol, cet excellent billet de blog d'un spécialiste de la marine qui explique les divers scénario possible.

Il aborde notamment (et succinctement) ce que l'on appelle le "fleet in being", que l'on traduit en français par "flotte en vie". Cela décrit un principe de guerre naval, qu'une flotte est dangereuse tant qu'elle est en vie, même elle ne sort pas de son port. Cela peut paraître un peu bête, mais l'idée est que les spécificités de la guerre navale font qu'on ne peut réparer rapidement, et encore moins quand on est en mer, et que l'existence de la flotte constitue déjà en soit un apport important au niveau stratégique, forçant l'adversaire à en tenir compte. C'est ici bien le cas dans la guerre russo ukrainienne, la flotte ukrainienne est quasi inexistante, mais les ukrainiens doivent toujours tenir compte de l'existence de la flotte de la Mer Noire.
Mais si cette flotte n'est plus sanctuarisé dans son port d'attache, alors le principe de "fleet in being" commence à ne plus s'appliquer, car elle ne représente plus un risque pour les opérations ukrainiennes. Ce n'est évidemment pas encore le cas, mais la multiplication des frappes sur les navires russes, comme à peser fortement (le tout précédé d'une série de frappe sur les défenses anti aérienne pour ouvrir la voie).

Pour en savoir plus sur le combat naval moderne, je renvoi une fois de plus vers un épisode du podcast Le Collimateur
Guybrush 8431 Bob
Même si la flotte russe n'est pas d'une super utilité dans cette guerre (et encore, elle permet de lancer des missiles depuis d'autres positions et de s'assurer un zeste de contrôle - et je dis zeste pour minimiser - dans la mer noire), c'est aussi un point psychologique important et financièrement, j'imagine que réparer ces bâtiments pendant plusieurs jours/semaines/mois a un coût non négligeable, sans compter que pendant ce temps, l'équipe est payé à "faire autre chose que la guerre" (cela dit, si le bâtiment est juste utilisé pour lancer quelques missiles, l'équipe doit être majoritairement au chômage technique ^^).
Tchou 3587 Bob
Alors, sans être spécialiste de la marine, l'équipage est utile 100% du temps. Je doute que l'équipage d'un bâtiment de guerre lors d'une guerre passe ses journées à jouer à la belote, fut-il au port ! Il doit faire la maintenance, être à son poste, surveiller h24 les radars et sonars, ...

C'est probablement plus cool que s'ils étaient en mer depuis 2 mois, mais pas au point que ce soit les vacances.
yaug 1471 Spammeur
GuybrushMême si la flotte russe n'est pas d'une super utilité dans cette guerre (et encore, elle permet de lancer des missiles depuis d'autres positions et de s'assurer un zeste de contrôle - et je dis zeste pour minimiser - dans la mer noire), c'est aussi un point psychologique important et financièrement, j'imagine que réparer ces bâtiments pendant plusieurs jours/semaines/mois a un coût non négligeable, sans compter que pendant ce temps, l'équipe est payé à "faire autre chose que la guerre" (cela dit, si le bâtiment est juste utilisé pour lancer quelques missiles, l'équipe doit être majoritairement au chômage technique ^^).
L'équipage est surtout utile en mer, au moins là il n'a pas de distraction.
Mais oui, là vu l'état des bâtiments, c'est au moins ne mois voir en année si la réparation est possible.
Mais en effet, à l'heure actuelle, la flotte de la Mer Noire sert avant tout à envoyer des missiles Kalibr même si les lancements ont diminué.
Mais sont existence et le risque qu'elle représente interdit la majeure partie de la navigation vers les ports ukrainiens (surtout depuis que la Russie a quitté l'accord sur les céréales pour ensuite utiliser ses missiles et drones sur les silos).

Mais il y a un fort impacte psy sur la présence de la flotte oui. Sébastopol, c'est le port historique et la raison numéro 1 de l'attaque russe de 2014. Plus de flotte, ça casse totalement l'argument déjà fallacieux à la base.
yaug 1471 Spammeur
Vous avez peut être loupé la boulette canadienne de la semaine.

Zelensky après son passage aux USA, va au Canada.
Durant son speech au parlement, le speaker du parlement a invité un vétéran de la seconde guerre mondiale d'origine ukrainienne. Du coup : standing ovation.

Sauf que c'est un vétéran SS ...
Guybrush 8431 Bob
Les russes avaient donc raison : il faut denazifier l'Ukraine et le monde occidental :-D
yaug 1471 Spammeur
Bon, c'est désormais clair, l'offensive d'été ukrainienne a échoué. Au moins sur un point important : celui du gain de terrain.
Car l'Ukraine a un but ultime : libérer son territoire.
Durant tout l'été, on s'est demandé si le but premier était uniquement celui de gagner la bataille de l'attrition. Et si cela semble en partie gagné sur ce point, le front russe n'a pas lâché. Plusieurs raisons à cela :

1 - La cible
C'était l'endroit le plus fortifié du front. Il est donc dommageable d'avoir insisté sur cette zone là, même si plusieurs fois il a semblé que les russes pouvaient craquer. Mais les afflux de renforts ont permis de tenir. La progression de 15km des ukrainiens dans la zone a été difficile et a entraîné des pertes élevées. (niveau matériel sur la zone on est sur une parité des pertes). Cela a tout de même permis une attrition importante sur les troupes russes et notamment des troupes bien entraînées. Cette tête de front fragilise le dispositif russe et pourrait être le point de départ d'offensives durant l'hiver.

2 - les munitions.
Les ukrainiens avaient stocké des munitions de 155mm (utilisée par l’artillerie occidentale) pour cette offensive, déversant en début d'attaque pas mal de coups. Mais rapidement les tirs ont du diminuer au vu de la prolongation de l'offensive. Là, les occidentaux sont clairement fautifs. On annonce se mobiliser, augmenter les prods, et cela se fait sur des durées extrêmement longue. L'Europe annonce fournir 1M d'obus à l'Ukraine d'ici avril prochain, en 6 mois nous n'en avons fourni que 300000. L'attaque est plus consommatrice de munition que la défensive, priver l'attaquant de munition, c'est le priver de ses capacités d'attaque. Quand on voit que la Corée du nord vient de livrer 1M de munition au moins à la Russie, il va sérieusement falloir monter en gamme.

3 - Des problèmes de C2
C2 = Command & Control. C'est le terme usuel pour parler de la manière de commander et gérer les troupes.
L'Ukraine a du monter en volume très rapidement, créant de nouvelles brigades tous les mois, à base de matériel soviétique remis à neuf ou de matériel occidental. Cette montée en volume a entraîné la promotion de personnels pas assez formé ou le rappel d'anciens officiers soviétique, pas adaptés au combat moderne et à la guerre en cours.
Ajoutons à cela aussi des niveaux supérieurs qui ont difficilement coordonné ces brigades, créant parfois des situations dangereuse. Avec un meilleur C2, une percée aurait peut être été possible quand les lignes russes semblaient être sur le point de céder.

4 - Les drones
On parle ici de transparence du champ de bataille.
Dans ces grandes plaines plates, le moindre mouvement est directement repéré par les drones ce qui entraîne une réponse rapide. Difficile donc de pouvoir avancer et profiter d'un éventuel effet de surprise. Le matériel occidental étant bien plus adapté que le matériel russe au combat de nuit, il aurait sans doute été bien d'en profiter au maximum. On a pu voir quelques actions dans le genre, mais c'était bien loin d'être systématisé.

5 - La supériorité aérienne
Toute la doctrine de l'OTAN repose dessus, et cela se ressent ici. L'absence de supériorité aérienne a été coûteuse pour les ukrainiens, notamment en début de campagne ou l'utilisation des KA52 russes ont stoppé plusieurs colonnes d'attaque. Combinée à un manque de défense anti aérienne à proximité du front, et cela ajoute au danger d'attaquer. C'est la raison principale des échecs des assauts mécanisées, et la raison pour laquelle au bout d'un mois les ukrainiens ont du repasser à une tactique de saut de puce par des petites attaques d'infanterie.

Situation début novembre
A l'heure actuelle, le front d'attaque est donc relativement figé, d'autant plus que le temps se dégrade, la saison des boues commence.

Récap par fronts
Sur le front de Bakhmut, les ukrainiens continuent à grignoter du terrain au sud de la ville. C'est lent, mais cela avance de manière régulière. Cela force donc les russes à régulièrement injecter des troupes dans le secteur pour ralentir tout ça et tenter de bloquer totalement l'avancée ukrainienne.

Au nord, du côté de Koupiansk, les ukrainiens ont stoppés une offensive russe durant l'été et presque regagné ce qui était perdu dans le secteur de Syn'kivka. Un peu plus au sud, dans le secteur de Svatove, la tête de pont que les russes avaient créés en passant la rivière zherebets a été un peu réduite par les ukrainiens.

C'est le secteur d'Avdiivka qui a le plus attiré les regards depuis 3 semaines.
Les russes y on en effet lancée une vaste offensive pour tenter de prendre la ville à revers. C'est une ville forteresse aux portes de Donetsk qui tient depuis 2014 et qui est donc un danger pour les russes et leur république fantoche de Donestk.
L'attaque a eu lieu en 2 assauts principaux à base de colonne mécanisée. Les dégâts ont été extrêmement importants pour les russes. Plus de 200 véhicules détruits ou endommagés en 3 semaines selon les sources OSINT. Pour une dizaine côté ukrainien. On parle aussi de 6000 hommes perdus pour les russes.
Ils ont eu quelques gains de terrain, notamment dans la partie nord où ils ont pu éjecter les ukrainiens des terrils qui constituent un surplomb. Mais la zone est encore contestée. Dans le secteur, Kiev a relancé la 47ème brigade mécanisée, qui avait été retirée du front sud en fin d'été pour se reconstituer. Cela donne un indice de la gravité de l'attaque russe.
Pour le moment cela tient et les russes n'auront pas les réserves suffisantes pour beaucoup d'assauts dans ce genre. Ils semblent avoir switché sur de l'assaut d'infanterie désormais, à suivre de prêt donc.

Côté Kherson, les ukrainiens ont désormais bien planté leurs talons sur l'autre rive. Il ne s'agit là pas de gros assauts, mais à force de petites attaques et manœuvres durant les mois précédents, plusieurs tête de pont ont été établies et les russes n'arrivent pas à les réduire.
C'est une zone à la fois prometteuse et difficile. Prometteuse car la défense derrière est bien moins forte que sur le secteur d'Orikhiv et bien moins tenue. Et la Crimée n'est qu'à 100km. Mais tout cela n'est possible qu'avec des moyens mécanisés. Et pour le moment l'Ukraine n'a pas ce qu'il faut pour les faire passer de l'autre côté de manière soutenue. L'absence de pont et d'un nombre de barges suffisant cause des problèmes pour attaquer en force.

Quelques succès
On a tout de même pu observer quelques succès. L'utilisation des obus à sous munition a eu des effets assez important sur les effectifs russes. De même, l'utilisation des missiles longue portée SCALP fournis par le Royaume Uni et la France on eu durant l'été des effets notable sur le commandement et la logistique. On attend toujours que les allemands se bougent pour envoyer leurs missiles Taurus...
Les USA ont envoyés quelques missiles longue portée pour les himars. Cela a permis de toucher 2 aéroports et de détruit et endommager plus d'une vingtaine d'hélicos de combats russes. Attaque vitale quand on sait l'importance du support des hélicos pour les russes.
On a pu voir aussi des attaques sur la flotte de crimée qui a encore fragilisé sa situation.
Bref, tout n'est pas à jeter dans cette offensive d'été heureusement. Si la libération d'une grande ville est clairement un échec, il y a quelques signes importants à conserver.

Ne pas oublier non plus la contrebatterie efficace des ukrainiens. Les pièces d'artillerie ennemis ont été broyées durant l'été et seront difficile à remplacer. Les obus c'est une chose, mais si tu n'as plus assez pour les tirer, cela ne sert à rien.

Conclusion

On entame donc une nouvelle phase, les ukrainiens vont devoir tirer des leçons de l'échec de l'été, mais les occidentaux aussi. En terme de quantité de matériel livré tout d'abord, véhicules mais surtout munition sont à la traîne.
Le camp qui aura l'initiative au début de la campagne d'hiver pourra continuer à dicter son rythme. L'an dernier les russes l'avaient récupéré durant l'automne pour imposer un combat à Bakhmut et les ukrainiens ne l'avaient récupéré qu'en lançant leur offensive en mai. Qui entamera la campagne d'hiver avec ? J'aurais tendance à dire qu'elle sera du côté russe, souvent friands de ces campagnes (mode de pensée encore tournée vers la 2nd GM), et l'Ukraine aura besoin de refaire ses forces durant l'hiver. J'espère évidemment me tromper.

La fatigue de guerre aura aussi son importance. les campagnes de propagande russe tournent à plein régime dans nos pays. Sans parler des idiots utiles qui n'ont même pas besoin de directives pour répandre conneries et mensonges à tout va. Y compris dans de grands magasines comme le Times par exemple.
L'aide occidentale a beaucoup décrut en volume, la guerre à Gaza ne va pas aider, et si l'industrie ukrainienne continue de se métamorphoser et tente de répondre à ses besoins par elle même avec l'aide des pays voisins, il reste beaucoup à faire à ce niveau là et l'aide occidentale reste vital.

Voilà pour ce petit débrief.
JohnDuff 2778 Bob
Merci pour ces résumés très instructifs. :approve:

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