Ce qui est surtout frustrant, c'est de voir la situation dans laquelle on est à cause des politiques. Depuis avril, on sait qu'il y aura une seconde vague, et depuis fin-août, on sait que ça ne ferait qu'empirer, et il a fallu attendre pratiquement fin octobre pour que des mesures soient prises, alors que les hopitaux sont au bord de la saturation (et qu'on sera saturé, quoiqu'il arrive, d'ici deux semaines). Alors oui, forcément, quand on est politicien et qu'on passe son temps à se disputer pour former un gouvernement et savoir qui prendra tel ou tel ministère, ça laisse moins de temps pour gérer le pays hein...
Et maintenant, on prend des mesures fortes à tour de bras, parfois pas du tout pédagogique, et on reproche à la population de ne pas avoir "joué le jeu" de la prudence. On ferme des secteurs qui ont pourtant contribué à améliorer la situation, et qui n'ont sans doute pas grand chose à se reprocher. On impose des couvre-feus et des restrictions de contact, mais on autorise encore les entreprises à "forcer" les employés à venir au travail, même quand ce n'est pas nécessaire (il suffit de prétexter une réunion physique ou des documents à signer "à la main" pour que l' "obligation de télétravail" ne soit plus une obligation !). Les écoles (12-18 ans) restent ouvertes, alors que le taux d'incidence y avoisine les 800 cas pour 100K (soit largement au dessus du seuil où, quand ça concernait toute la population, on criait déjà à l'urgence !). Tout ça manque de cohérence, et on sent bien que les politiques sont au service de l'économie et non de la santé, car le but est bien évidemment de ne pas fermer les entreprises (d'ailleurs, le maintien des écoles, c'est clairement pour que les parents n'aient pas à devoir prendre congé pour garder leur progéniture).
Enfin, on commence à avoir l'habitude en Belgique... Au début de la crise, on se rend compte que les masques ne sont pas assez nombreux, alors on dit "c'est pas grave, c'est pas utile". Puis maintenant, on se rend compte que les tests sont pas assez nombreux, alors on arrête de tester les asymptomatiques (pourtant, c'était le coeur de la stratégie de testing selon ces mêmes politiciens il y a quelques mois). Et l'an prochain, je parie qu'on nous fera le coup avec le vaccin (s'il y en a un) : il n'y a toujours aucune commande prévue par la Belgique, alors on nous dira que les vaccins ne sont pas utiles, et ainsi de suite.
C'est comme leur fameux "baromètre". En septembre, ils ont annoncé ça comme la solution miracle. En gros, ça devait être un bête code couleur (4 couleurs possibles) qui permettait de définir les "règles sanitaires" en fonction de la situation, province par province. L'idée de base était sympa : le code couleur est basé sur la situation hospitalière, et ils allaient communiquer les prévisions "hospitalières" sur base des contaminations, afin de donner une dizaine de jours aux gens pour se préparer aux nouvelles règles (oui, ils ont réussi à faire de "on aura 10 jours de retard sur la situation" un argument de vente, alors que ça me semble une idée complètement conne d'être systématiquement en retard, mais bon). On est un mois plus tard, et on en n'a toujours pas vu la couleur, de ce baromètre (je suppose qu'ils faut 4 commissions parlementaires et 18 groupes de travail pour définir quel "rouge super-écarlate" il faut
).
Y a une semaine, on nous annonce des mesures relativement importantes. On nous dit qu'il faudra 2 semaines pour que ça fasse effet. Hier, ils décident de nouvelles mesures "parce que les mesures précédentes ne produisent pas assez d'effet". Bon, au passage, ces "nouvelles mesures", ce sont surtout de petits détails par rapport à la semaine d'avant (ça valait la peine de faire une conférence de presse sur le ton de la fin du monde pour ça). Et histoire d'être sûr que la communication soit bien pourrie, on apprend quelques heures plus tard que la région francophone de Belgique prend des mesures complémentaires parce que celles du matin ne sont pas assez fortes (pourtant, ils font partie de ce gouvernement, hein, ils auraient pu faire quelque chose). On a donc deux conférences de presse surprises ce vendredi, avec deux jeux de mesures contradictoires. Mais bien sûr, ils se félicitent (1) d'avoir mis le social en avant (la seule chose qu'ils ont fait, c'est demander aux gens de téléphoner à leurs proches pour prendre de leurs nouvelles et ne pas les laisser seuls. Youhou, super social, merci le gouvernement, on n'y avait pas pensé avant) et (2) d'avoir une communication claire (non mais sans rire ?).
Raaah, désolé, mais ça fait du bien de lâcher ce pavé