Seule une solution politique résoudra le problème : on a des entités monopolistiques qui bouffent toute la compétition à coups de rachat dont l'unité de mesure est le milliard de $, et ces entités ont des capitalisations à des niveaux inimaginables il y a juste 10 ans. Nous avons des entreprises qui sont plus puissantes que tout ce qui a été connu dans l'histoire de l'humanité (incluant la très puissante compagnie des indes, qui a fait et défait des empires), et dont la capitalisation boursière est juste ahurissante, bien plus élevé que tout ce qui a existé, et ce pour plusieurs en même temps. C'est d'autant plus flagrant que leur seule richesse est immatérielle : si demain ces boites devaient fermer, elles ne possèdent rien, uniquement de la data (je ne parlerai pas d'Apple, Apple produit des choses, possède des stocks, et même s'il ne possède pas d'usines, il a un savoir-faire industriel valorisable). Et si vous trouvez qu'elles font de la merde avec nos données perso, imaginez juste une seule seconde l'hypothèse où un concurrent hypothétique arrivait, et leur ferai faire faillite : imaginez ce que pourraient faire un google ou un facebook dont la survie est engagée de leur trésor de guerre, nos donnés perso. Ça serai crade, hein ? Yep, too big to fail ! Donc, il faut les contraindre par la loi, il faut les démanteler (comme le rappelle l'article, il y a des lois permettant de démanteler les monopoles, car on s'est rendu compte que ce n'est pas souhaitable pour la collectivité que d'avoir des monopoles non naturels et/ou non régulés), et faire en sorte que de telles énormités ne puissent plus exister.
Il y a quelques jours, j'ai eu une idée quelque peu iconoclaste, je l'ai trouvée vraiment bonne, mais ayant peu de chances de sortir. La voici. Imaginons deux secondes la situation suivante, c'est "juste" un petit changement dans les règles comptables. Au lieu de payer l’impôt sur les bénéfices (pour les entreprises), on fait payer l'impôt sur un agrégat juste un peu supérieur, car on ne retranche pas les coûts de publicité/communication : tu paies l'impôt sur ton bénéfice (recettes - dépenses, et tu ne paies bien souvent que si c'est > 0 (tu fais un profit)) PLUS tes dépenses de pub. Du coup, t'es moins motivé à faire beaucoup de pub, t'en fais moins, on consomme moins de ressources papier, moins de serveurs dédiés à la pub, le commerce local gagne en visibilité, les oiseaux gazouillent, etc... Bon, toutes les boites de comm' vont hurler donc ça se fera pas, mais...
Pour en revenir sur comment individuellement on vit ça. Perso, c'est justement l'arrivée du confort qui m'a fait me révolter. Quand google a commencé à expliquer qu'ils n'étaient plus un moteur de recherche neutre, mais qu'ils personnalisaient ce qu'ils me présentaient, c'est là qu'ils m'ont perdu. Je suis probablement cablé un peu différemment du reste des gens, mais l'idée de savoir que toute la connaissance est là à portée de main, mais qu'un intermédiaire se met entre elle et moi et décide de ce que je dois lire, quelle est l'opinion que je dois suivre, ça me révolte et me terrifie. Mais je sais que ce faisant, je ne suis pas dans le confort qu'ils proposent, c'est un acte réfléchi, et contraignant. Comment lutter contre cette facilité de l'assistant vocal qui va te donner une réponse, désormais même par voix orale, je n'ai même plus à lire, même plus à réfléchir. Et bien moi, ça me terrifie. Et j'ai l'impression de me battre contre des moulins quand je dis ça ! :/
(ok, je pars avec un peu d'avance vu qu'on est en Belgique, le pays qui impose le plus en Europe ^^).
