Le titre est gentiment abusif et alarmiste.
La question au gouvernement peut être résumée en "Et pourquoi ne pas pré-installer une application www.gouvernement.fr/ ou www.service-public.fr/ sur les smartphones vendus en France?"

Il n'est pas écrit qu'il n'est pas possible de la désinstaller (comme les apps google) ni qu'elle fasse du flicage.

Mais pari réussi: ça fait réagir.

Moi je préfère attaquer la conclusion du postulat de base comme quoi les français ne connaissent pas bien le fonctionnement du pays. C'est vrai mais j'en tire la conclusion totalement opposée à la députée : plutôt que d'essayer d'éduquer sur des trucs vraiment trop complexes il faut simplifier le bousin. Simplifier!

Il n'y a aucune raison que les administrations soient aussi étriquées, si ce n'est pour masquer des choses sous cette complexité. On ne connait que trop bien le problème en informatique...

PetitCalgonLe titre est gentiment abusif et alarmiste.

Celui de l'article manque juste d'un peu de détails pour être exact. Celui sur Lexpage, je l'ai volontairement rendu "putaclick" parce qu'une telle décision est effectivement la porte ouverte à pouvoir faire pré-installer tout et n'importe quoi sur demande du gouvernement. Si l'objectif est gentiment naif de la part de la député, les éventuels débordements qui pourraient en résulter sont dangereux.

Je rejoints Sysson quand il dit que la simplification (et une meilleure "organisation" ?) est sans doute un meilleur moyen pour atteindre l'objectif...

On parle du Legacy code dans les projets?
Ben l'administration c'est pareil, mais genre depuis la fin de la 2e guerre mondiale, voir il y a encore plus longtemps

Le problème, c'est qu'on a successivement patché l'administration depuis des décennies, sans jamais tenir compte du technical debt et des difficultés de maintenance. Il faudrait faire un énorme refactoring (ou une ré-implémentation complète) si on veut que ça soit davantage user-friendly et performant

On est bien d'accord.
Il faudrait partir sur du green field.
Mais quel client ou chef de projet accepte de repartir sur 12 mois (au bas mot) de développement avec une équipe de 50 personnes (à 2 cacahuètes près) pour avoir la même chose qu'avant en plus user-friendly et performant?

Non, n'importe quel client ou chef de projet te dit: on change le serveur, on rajoute de la RAM, du disque dur, on fout ça dans le cloud, ça coûte moins cher.

(Parce qu'on ignore toujours le coût de la maintenance)

Le soucis, c'est quand ton dit-chef de projet, il a un intérêt personnel à complexifier le bouzin ! Une nouvelle strate administrative (région, puis communauté de collectivité, puis "pays", puis maintenant métropole, et je ne parle pas des tonnes de syndicats mixtes ou structures diverses para-publiques), c'est à chaque fois certes des agents qui font le boulot (oh pardon : qui ne foutent rien, faignants, ordures, etc etc etc, rajoutez vos insultes favorites), mais surtout des postes pour les élus, pour gagner pouvoir et salaire.

C'est un peu facile de râler sur l'épaisseur du mille-feuille quand la première chose que fait un élu qui s'est fait élire sur "la gabegie, ce pognon de dingue, etc etc", c'est de rajouter une feuille pour avoir des postes (et rémunération) pour lui et ses potes.

PetitCalgonNon, n'importe quel client ou chef de projet te dit: on change le serveur, on rajoute de la RAM, du disque dur, on fout ça dans le cloud, ça coûte moins cher.

T'as oublié "microservices"


Mais ce n'est pas seulement l'IT de l'administration (ou les services au citoyen) qui sont à critiquer, mais également la nature même des procédures administratives. La moindre démarche nécessite tellement d'étapes et de documents, avec une faible visibilité de l'ensemble de la procédure, que ça en est parfois difficile (et certainement démotivant !) de faire quelque chose. Et y a ce coté tantôt ultra-rigide qu'on applique aux citoyens, et tantôt ultra-souple qu'on applique souvent aux politiques ou à certaines entreprises.

Par exemple, en Belgique, la coutume pour les travaux publics est de ne pas attendre la délivrance du permis de construction, parce qu'une fois que les travaux sont engagés, même si le permis n'est pas accepté, le coût de "démolition" et les sommes injectées sont telles qu'un politique ne va pas faire marche-arrière et ne va rien faire pour faire respecter le permis (refusé ou modifié) de peur de risquer sa carrière (puisque non seulement, les sommes engagées sont perdues, mais qu'il ne reste probablement plus assez d'argent pour refaire le projet correctement). A coté de ça, on m'a fait chier parce qu'une fenêtre de toit avait 44cm de briques de chaque coté et qu'ils voulaient que ça soit "une trentaine maximum" (au final, on a mis 39.5cm ).

C'est non seulement frustrant, mais la complexité administrative "à deux vitesse" donne aussi l'impression qu'elle a été artificiellement mise en place pour faciliter la corruption, et pour faciliter les décisions arbitraires.