Oui, t'as loupé le dernier addon
Sans Brave New World (et par la même occasion, les derniers patchs), le jeu est "moyen" par rapport à Civ4. Avec BNW, ça s'équilibre, et je pense que les deux se valent (avec un avantage pour Civ5 sur le militaire et la GUI, un avantage à Civ4 sur la profondeur, mais pas sur l'équilibrage !).
La santé dans les villes n'existe plus. C'est un concept qui disparait complètement, en effet. Pour la gestion des ressources, je trouve qu'elle est un peu plus simple aussi, mais offre beaucoup plus de possibilités, et d'intérêt stratégique. Que ce soient les ressources de luxe (le bonheur, l'échange, ...), les ressources stratégiques (indispensable quand on voit le bonus apporté par les unités en bénéficiant). Les autres ressources sont juste un moyen d'attirer ton attention sur une case un peu plus prolifique !
La gestion des frontières a évolué aussi. On ne peut en effet pas prendre une ville par la culture. Pour ma part, ça ne me "choque" pas, c'était quelque chose de parfois pénible (quand on le subissait) et pour lequel on ne pouvait malheureusement pas faire grand chose dans Civ4. Par contre, tu peux toujours user de ta culture (via le tourisme, les idéologies, la religion, l'espionnage) pour t'aider à assimiler une autre ville, même si tu dois impérativement passer par la case militaire (de toute façon, c'était toujours un casus belli de prendre une ville par la culture).
Il y a certains aspects de Civ5 qui sont vraiment intéressants (et déjà présents dans le 4, pour certains) mais on passe souvent à coté parce que l'IA s'en occupe relativement bien seul :
- La gestion des spécialistes est beaucoup plus intéressante. On a tendance à laisser l'IA affecter les citoyens mais on perd beaucoup à ne pas le faire soi-même, surtout qu'il est impératif de spécialiser les villes en niveau 7 ou 8. On a tendance à favoriser la production dans chaque ville au début, pour choper tous les bâtiments qui apportent quelque chose, alors que ces bâtiments coûtent à chaque tour et ne sont pas forcément les plus utiles. En fin de partie, il n'est pas rare de se retrouver avec 400 ou 500 d'or par tour pour des bâtiments qui ne servent pas !
- De la même manière, chaque aménagement et route coûte de l'argent, et ça monte vite. Il est donc impératif de limiter l'usage des ouvriers aux cases réellement intéressantes et utilisées, de ne faire des routes que pour relier les villes qui en ont besoin et de s'ouvrir un chemin pour une invasion, ou encore de se relier avec les cités-états pour des quêtes ou des bonus commerciaux. Comme ces aménagements coûtent, ils sont aussi plus rares du coté de l'IA, ce qui renforcent l'attrait du pillage. Il ne m'est pas rare, en temps de guerre, d'envoyer 4-5 cavaliers pour détruire les aménagements des villes avant de les attaquer, afin de briser leur défense, diminuer la production, l'or et pourquoi pas, réussir à tuer quelques unités au passage (voler un ouvrier, tuer un personnage illustre, ou tout simplement affaiblir son armée).
- Les merveilles sont plus intéressantes, avec souvent un bonus stratégique à la clé. C'est un vrai investissement.
- Le bonheur global simplifie un peu les choses, mais dès qu'on monte en difficulté (5 ou 6 déjà !), le gérer en début/milieu de partie n'est pas si simple. C'est devenu une vraie caractéristique à prendre en compte (notamment au niveau des échanges, que ça soit avec les IA ou les cités-états) et on ne peut pas, contrairement au 4, simplement faire tel ou tel bâtiment pour régler le problème (d'ailleurs, la gestion de la santé et du bonheur dans Civ4 était parfaitement identique, d'où la suppression de la santé, je crois).
- Les personnages illustres sont assez intéressants, mais ne chamboulent pas fondamentalement une partie. Le fait de pouvoir choisir entre un avantage immédiat important, ou un effet à long terme est assez sympathique. C'est plutôt équilibré, et de nouveau, si tu gères les spécialistes dans tes villes, tu peux vraiment enchaîner les personnages illustres (genre 1 par 5 ou 10 tours dans les ères modernes) sans trop de souci.
- Enfin, le dernier point, souvent décrié, c'est le militaire. On a l'impression que c'est le foutoire, que 1 unité par case, c'est pas terrible car on est toujours coincé quand on fait une grande armée. Et justement, je trouve ça intéressant, parce que tu es dans l'obligation de bien analyser la situation pour agencer tes unités. De plus, même si l'IA est relativement mauvaise pour gérer une guerre, tu dois gérer le terrain (forêt, montagne, etc. qui influent sur les points de mouvement, sur la visibilité et la portée des unités), davantage que dans Civ4 où il te suffisait de placer ta pile de 50 unités sur n'importe quelle case avec un bonus défensif.
J'étais réticent à la sortie du 5, parce qu'au-delà des 2-3 premières parties, le jeu souffrait de pas mal de lacunes, d'un manque de profondeur et surtout de la comparaison avec le 4 + BTS. Mais depuis la sortie de BNW, le jeu est devenu plus intéressant (notamment mieux équilibré et davantage de merveilles dans la période moyenâgeuse, l'espionnage est redevenu intéressant (un peu moins que le 4 quand même), et la gestion des spécialistes un vrai régal pour le micro-management).